Charles II n'ayant pas d'héritier en ligne masculine, il avait initialement prévu de laisser son considérable héritage espagnol, flamand et italien à son petit-neveu le jeune Joseph Ferdinand de Wittelsbach, fils de l'Electeur de Bavière, Maximilien Emmanuel de Wittelsbach. Toutefois le décès prématuré (1699) de ce prince remet en cause le projet, qui avait l'énorme avantage diplomatique de favoriser ni un prince français, ni un prince autrichien.
Charles II se rabat alors sur un autre de ses petits-neveux, le Prince Philippe de Bourbon, Duc d'Anjou et petit-fils du Roi de France. Ce choix provoque bien entendu la contestation de l'Empereur, agissant au nom des droits de la branche autrichienne des Habsbourg, incarnée dans la personne de l'Archiduc Charles de Habsbourg, fils cadet de l'Empereur (et lui-même futur Empereur Charles VI). Plus encore, ce choix entraine une rupture de l'équilibre précaire existant entre les puissances européennes, tant par l'alliance diplomatique franco-espagnole qui en découlerait que par la possible réunion future des couronnes françaises et espagnoles.
Charles II décède peu après, et le Duc d'Anjou devient le nouveau souverain dans un contexte, tant de guerre civile en Espagne, la couronne de Castille le soutenant, tandis que celle d'Aragon soutient l'Archiduc Charles, que de guerre en Europe. C'est la Guerre de Succession d'Espagne. Philippe, soutenu par la France finit par l'emporter en Espagne, mais doit céder à l'Autriche le Duché de Milan, le Royaume de Naples, le Royaume de Sardaigne et les Pays-Bas espagnols. Il cède également également à la Savoie, le Royaume de Sardaigne.
En Espagne, après avoir initialement conservé l'administration quasi-fédérale héritée des Habsbourg, pour tout à la fois, sanctionner l'opposition catalane à sa candidature, et transposer le modèle d'administration centralisée française, en 1715 sont promulgués les décrets de la "Nueva Planta de la Real Audiencia de Cataluña", qui aboutissent à fondre l'ensemble des royaumes espagnols en un unique Royaume d'Espagne, largement construit à partir des institutions castillanes. La Couronne d'Aragon en tant que telle a vécu, et il faudra attendre 1833 pour voir l'abrogation de ces textes... Mais ceci est une autre histoire.
(Versailles, 19 décembre 1683 - Madrid, 9 juillet 1746)
Duc d’Anjou (1683), Enfant de France
Roi Philippe IV de Naples (1700)
Roi Philippe IV de Sicile (1700)
puis Souverain des Pays-Bas
Princesse de Parme et Plaisance
Reine consort des Espagnes (1714),
Bonjour Monsieur Bunel,
RépondreSupprimerContent de voir le retour de la série "Souverain(e)s de..."
Une petite erreur sur Philippe V : le Duc d'Anjou n'a jamais été "Fils de France" mais bien "Petit-fils de France"
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SupprimerEn tant que Fils de Monseigneur (Louis de France, Dauphin de France), il est comme ses frères Louis de France, Duc de Bourgogne et Charles de France, Duc de Berry, Fils de France et non petit-fils de France
SupprimerAh, on entame une nouvelle série sur les rois et reines d'Espagne au sens strict. Ça m'a un peu décontenancé parce que du coup je ne comprenais pas la raison du doublon avec le dernier post sur les rois de Castille. Mais c'est la même personne, donc...
RépondreSupprimerSinon, je suppose que les ornements extérieurs (manteau, anges) sont dus aux origines Bourbon de Philippe. Peut-être une tentative de rattraper la France et d'autres pays qui avaient des grandes armoiries plus chargées que celles de Castille ? Une manière de dire que "moi aussi j'ai un grand royaume unifié, maintenant !" ?
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RépondreSupprimerLamentablemente, en los reinos de Aragón y València la Nueva Planta se impuso en 1707, y como bien dice, en Catalunya en 1715. No nos fue bien bajo las leyes de Castilla, ni el dominio de los Borbones.
RépondreSupprimerSiempre imagino una monarquía Hispánica gobernada por José Fernando de Wittelsbach ¿Cómo hubiera sido? (Una buena ucronía)
Saludos.