Le Nivernais couvre pour l’essentiel l’actuel département de la Nièvre. Les armoiries qu’on lui attribue de nos jours le plus souvent doivent évoquer au lecteur attentif une certaine parenté visuelle avec celles dites de Bourgogne ancien. En effet, suite à son mariage en 1247 avec Mathilde de Bourbon, Comtesse de Nevers, d’Auxerre et Tonnerre, le Nivernais échut à Eudes, fils aîné du Duc Hugues IV de Bourgogne. Bien qu’aîné, Eudes étant décédé avant son père ne porta que des armes modifiées d’une brisure. Les auteurs traditionnels avaient identifié la bordure engrêlée comme étant sa brisure, tandis que les auteurs modernes pensent qu’il s’agissait plutôt d’une bordure dentelée (1), toujours est-il que c’est la première qui est restées aux armes traditionnelles du Nivernais.
Nous disons "armes traditionnelles du Nivernais", mais le lecteur doit savoir que deux autres armoiries, dont une soutenue par une forte pratique, sont également attribuées à cette province. Les premières, et les plus communes, sont la reprise des armes des premiers Comtes de Nevers, Auxerre et Tonnerre, avant leur extinction en 1193 et la transmission de leur héritage dans la Maison de Courtenay. Le blasonnement de ces armes est : d’azur, semé de billettes d’or, au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur-le-tout. Comme le lecteur pourra le constater celle-ci reprennent à l’identique celles de la Franche-Comté, pour la simple et bonne raison que ces Comtes sortaient par mariage de l’ancienne Maison des Comtes Palatins de Bourgogne, dont ils étaient par ailleurs historiquement vassaux. De nos jours ces armes sont toujours portées par la ville de Nevers elle-même, tandis que pour le Nivernais, pour éviter une évidente confusion avec la Franche-Comté, leur usage reste en retrait.
Les secondes sont la reprise des armes dites de "Bourgogne moderne". Ce choix s’explique par la possession du Nivernais par les Ducs de Bourgogne de la seconde maison capétienne, depuis Philippe II le Hardi. Leur blasonnement est : d’azur, semé de fleurs de lys d’or (que l’on trouve également sous une forme limitée à seulement trois fleurs de lys d’or), à la bordure componée d’argent et de gueules. Leur usage au titre seul du Nivernais est plus rare, puisque comme nous le verrons, ces mêmes armes sont depuis longtemps traditionnellement attribuées à la province de Touraine, pour autant nous nous devions de les rappeler dans ce rapide panorama.
(1) Sur la taille réduite des sceaux, principale source du savoir héraldique de cette époque, la distinction visuelle entre les deux formes de bordures n’est pas toujours évidente à percevoir, d’où la probable erreur faites par les auteurs anciens.
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