Le blasonnement des armoiries de
Lorraine est : d'or, à la bande de gueules, chargée de trois alérions d'agent.
Ces élégantes armoiries reprenant à l’identique celles de l’ancien Duché de Lorraine appellent une explication tant historique que technique.
Sur le plan technique, les oiseaux figurant sur la bande sont des "alérions". Particulièrement emblématiques de la Lorraine, dont certains s’amusent à noter qu’ils en sont presque l’anagramme, il s’agit d’aiglons, représentés sans becs ni pattes.
Sur le plan historique, comme souvent, il existe de ces armoiries, une origine légendaire et une origine plus étayée par les faits. L’origine légendaire veut que
Godefroy de Bouillon, Duc de Basse-Lorraine et leader de la première croisade, ait au cours du siège de Jérusalem tués d’une seule flèche trois aigles d’un coup, et qu’en mémoire de cet exploit les Ducs de Lorraine ait placé ces trois oiseaux sur leurs armoiries. Nous laisserons à la légende, aussi belle soit elle, la place qui est la sienne, car hors le fait que le Duché de Lorraine correspondait à l’ancienne Haute-Lorraine et non à la Basse-Lorraine de Godefroy de Bouillon (*), et qu’en conséquence les Ducs de Lorraine n’avaient pas de parenté particulière avec Godefroy, l’origine historique de ces armoiries nous renvoie plutôt à un usage de la brisure.
En effet, depuis 1047 et la révolte de Godefroy
le Barbu, le Duché de Lorraine est aux mains de la Maison d’Alsace, descendants des Comtes de Metz. Depuis une date indéterminée, probablement les origines de l’héraldique au début du XIIe siècle, ceux-ci portaient des armoiries d’or, à la bande de gueules. En 1205 toutefois, le Duc Simon II abdique pour se retirer dans un monastère. N’ayant pas d’enfant survivant, c’est son frère Ferry (Frédéric) Ier qui lui succède (**). Les armoiries aux alérions étant attestées depuis ce Duc, il est donc probable qu’ils étaient sa brisure de cadet. On peut supposer que cette brisure, à l’origine sans doute de simples aigles, étaient une référence à l’aigle des armes impériales de sa mère, Judith (alias Berthe) de Hohenstaufen et surtout de son oncle l’Empereur Frédéric Ier
Barberousse, dont il portait d’ailleurs le prénom.
Lorraine