-
Héraldique européenne... le blog Armorial des Cardinaux Manuel d'héraldique ecclésiastique Armorial des Maréchaux de France Armorial du Premier Empire Manuel d'héraldique napoléonienne Armorial des communes de France Armorial des Arts et Sciences Armorial des rues de Paris Armorial de l'Ordre de l'Aigle noir Armorial de l'Ordre de l'Annonciade Armorial de l'Ordre du Chardon Armorial de l'Ordre de la Jarretière Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit Armorial de l'Ordre de Saint-Louis Armorial de l'Ordre de la Toison d'Or Armorial des Chevaliers de la Table ronde
Pour rappel, l'accès rapide et la navigation entre mes différents blogs s'effectuent aisément par l'intermédiaire des icônes reprises systématiquement juste au-dessus du titre principal de chacun des blogs.


Pour rappel aussi, les publications peuvent être postées sur n'importe lequel de ces blogs, selon mon humeur. Pensez à faire un tour régulier sur chacun d'eux.
 
Affichage des articles dont le libellé est Neuf Preux (Les). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Neuf Preux (Les). Afficher tous les articles

Epilogue au thème des Neuf Preux : le Dixième Preux

A l'instar des Trois Mousquetaires qui étaient quatre, il s'avère qu'à certaines époques, des auteurs, poètes ou chroniqueurs ont de leur propre initiative ou sur demande de quelques princes, rajouté un personnage supplémentaire à notre saga des Neuf Preux . Ainsi le grand poète médiéval Guillaume de Machaut avait suggéré Pierre Ier de Lusignan, roi de Chypre. En Ecosse on a eu aussi le roi Robert Bruce , et plus tard en France, Jeanne d'Arc, mais plutôt avec les Neuf Preuses. Car il existe aussi une série pour les dames ! Mais pour ce dossier, c'est un chevalier français exceptionnel qui a été le plus souvent honoré dans les manuscrits et armoriaux : Bertrand Du Guesclin (1320-1380), que je vous propose de découvrir. C'est un poète du XVe siècle, du nom d'Eustache Deschamps, spécialiste des Neuf Preux, qui s'est empressé, pour faire plaisir au prince Louis d'Orléans, frère du roi Charles V et filleul du connétable Du Guesclin, qu'il admirait sans mesure, de le rajouter au panthéon des grands chevaliers.


Pour terminer l'exploration de ce thème,
voici donc le  Dixième Preux  :
Bertrand Du Guesclin

Nous connaissons tous son blason : d'argent à l'aigle à deux têtes de sable,
 becquée et membrée de gueules, une cotice du même en bande et brochant :

Armorial Le Breton


tableau attribué à Eugène Delacroix (1798-1863)


Gisant et tombeau de Bertrand Du Guesclin - XIVe s.
Basilique de Saint-Denis


Il n'empêche que des illustrateurs, peu regardants sur l'exactitude historique, lui ont attribué
 des armes complètement fantaisistes : celles de ville de Lyon ! et puis se sont copiés les uns sur les autres !

Le Triomphe des Neuf Preux (extrait) - manuscrit BNF-Arsenal (1487)


O Livro do Armeiro Mor (Portugal - 1509)


La faute incombe très certainement à cet imprimeur lyonnais qui a cru bon pour
présenter son ouvrage sur le Connétable de France, de lui faire porter les armoiries de sa ville sur la page de couverture ! un cas -médiéval- de dérapage publicitaire, en quelque sorte !

Gravure en frontispice de : " Le Livre des faits de messire Bertrand du Guesclin"
édité par Guillaume Le Roy  (1487) - BNF - réserve des livres rares - coté RES-Y2-91




Participation amicale et rédacteur : Herald Dick

Les Neuf Preux, un idéal de chevalerie : Godefroy de Bouillon (2nde partie)

Godefroy de Bouillon (~1061-1100), aristocrate franc, homme de guerre fut l'un des principaux chefs de la première croisade. Il naquit peut-être à Baisy, près de Genappe,en Belgique  mais on parle aussi de Boulogne, en France, vers 1061. En 1082, il fut nommé duc de Basse-Lorraine* par l'empereur Henri IV, pour lequel il avait guerroyé, et il fit de Bouillon, dans les Ardennes, sa capitale. En 1095, il fut, avec ses frères Baudoin et Eustache, l'un des premiers à se croiser après l'appel du pape Urbain II, et conduisit une armée de milliers de volontaires venus des provinces de la Meuse et du Rhin. Pour financer sa mission, il vendit ses possessions ardennaises au Prince-Évêque de Liège. À son arrivée à Constantinople en décembre 1096, il refusa de prêter serment à l'Empereur byzantin Alexis Ier Comnène, s'estimant vassal du seul empereur germanique. En 1099, il participa au siège et à la prise de Jérusalem. Vainqueur, il se vit offrir le titre de roi de Jérusalem, mais le refusa pour réserver les droits de l'Église sur le nouvel État latin et préféra gouverner avec le titre d'« Avoué du Saint-Sépulcre ». En août 1099, il défit à Ascalon (aujourd'hui Ashkelon, en Israël) les égyptiens qui avaient mené une attaque sur Jérusalem. Il mourut en 1100 après une expédition sur Damas de façon inexplicable, peut-être empoisonné. Son épopée a été relatée par Guillaume de Tyr, quelques décennies après sa mort, et illustrée par de magnifiques enluminures au XIVe siècle.

(*) Pour expliquer les brisures et augmentations détaillées ci-dessous , il faut se représenter qu'à l'époque : le Duché de Basse-Lorraine ou Basse-Lotharingie plus exactement, au sein de l'Empire germanique, c'était jusqu'à la fin du XIIe siècle et son éclatement, un immense territoire couvrant les trois quarts de la Belgique , le sud des Pays-Bas et la Rhénanie allemande actuels.


Pour terminer l'exploration de ce thème, voici le second volet pour le troisième nommé des Trois Preux Chrétiens :
Godefroy de Bouillon

Deuxième type de représentation : écu parti ou écartelé de la croix du Royaume
 de Jérusalem et des armes du duché de Bouillon (de gueules à la fasce d'argent)

Détail (incomplet, malheureusement)
d'une tapisserie rhénane (~1480-1490) - Bâle (Suisse)


L'Histoire des Neuf Preux... (extrait)
manuscrit fr. 12598 - BNF



-o-
Variante n°1 : les armes de Bouillon sont chargées de rais d'escarboucle (mi-parties),
 une particularité des hérauts médiévaux de représenter des ferrures de métal des boucliers
 en les intégrant de façon stylisée au blason dans les armoriaux  ;
 exemple le plus célèbre : le blason du Duché de Clèves.

Manuscrit cod. A 45 (extrait)
Burgerbibliothek - Berne (Suisse)



Armorial Sammelband (Bavière)
  5e livre du manuscrit


Gravure du Maître aux Banderoles (extrait)
origine : Pays-Bas / British Museum - Londres



-o-
Variante n°2 : les armes de Bouillon sont elles-mêmes
 coupées avec celles du Comté de Boulogne
(d'or à trois tourteaux de gueules)
 en référence aux armes apocryphes de son père le Comte Eustache II de Boulogne :

Les Trois Preux Chrétiens - gravure sur bois (extrait)
réf. : EA-16 / BNF



-o-
Troisième type de représentation : écu parti ou écartelé
de la croix du Royaume de Jérusalem et
des armes du duché de Brabant
(de sable au lion d'or / d'argent, par erreur ,
armé, lampassé de gueules).

Armorial Sammelband (Bavière)
1er livre du manuscrit



Gravure de Hans Burgkmair (~1516/1519) - détail
Hzg Anton Ulrich Museum - Braunschweig (Allemagne)



-o-
Variante n°1 : les armes du Brabant seules.

Armorial de l'Abbé Ulrich Rösch (1480)
Abbaye de St.Gall (Suisse)


Variante n°2 : les armes du Brabant écartelées avec celles
du duché de Limbourg (d'argent au lion de gueules).
C'est-à-dire tout simplement l'écartelé porté par les Ducs de Brabant
depuis le XIIIe siècle.

Ingeram Codex (Autriche)


Troisième type de représentation : écu parti  de la croix du Royaume de Jérusalem et
des armes du comté de Hainaut (mi-parti, coupé d'or au lion de sable et d'or au lion gueules).

Manuscrit BSB-Cod.icon.392 (extrait)
BSB Munich - Bavière


-o-
Enfin, pour terminer  : les traditionnels cas atypiques des armoriaux bavarois :
d'azur à trois fleurs de lis d'argent :

Armorial Wernigeroder (Allemagne)


Armorial de Grünenberg (Allemagne)



Participation amicale et rédacteur : Herald Dick

Les Neuf Preux, un idéal de chevalerie : Godefroy de Bouillon (1ère partie)


Le thème des Neuf Preux apparaît sous la plume du Lorrain Jacques de Longuyon en 1312 dans les Voeux du Paon, un roman de chevalerie écrit en vers.  L'auteur du roman regroupe parmi ses personnages des héros nés à des époques très différentes : trois personnages de l'Antiquité grecque et romaine (Hector, Alexandre le Grand et Jules César),  trois personnages de la Bible (Josué, David et Judas Maccabée), et trois personnages incarnant le merveilleux chrétien du Moyen âge (Arthur, roi de Bretagne, Charlemagne, et Godefroy de Bouillon, héros de la 1ère Croisade). Les Neuf Preux incarnent l'idéal chevaleresque entre le XIVe et le XVIIe siècles. La tradition leur attribue des armoiries. Les hérauts d'armes, enlumineurs et un grand nombre d'artistes les ont représentés massivement dans tous les arts et à toutes les époques...


Pour terminer l'exploration de ce thème,
voici le troisième nommé des Trois Preux Chrétiens :
Godefroy de Bouillon


Selon les époques, et les pays d'origine il existe plusieurs blasonnements différents. Rien ne permet d'affirmer que telle figure est la bonne, car la période historique pendant laquelle a vécu ce grand seigneur a précédé de quelques décennies seulement l'apparition des premières armoiries...
Première représentation, la plus courante et la plus universellement connue : celle qui est attribuée au royaume franc de Jérusalem : d'argent chargé d'une croix potencée d'or cantonnée de croisettes du même :

Le Blason des Armoiries - Jérôme de Bara


Fresque du château de  Manta (Italie) - détail


Recueil historique et héraldique (manuscrit fr. 5930 - BNF)


O Livro do Armeiro Mor (Portugal - 1509)


Le Chevalier errant - détail
(manuscrit fr. 12559 - BNF)


Armorial Le Breton 


Le Triomphe des Neuf Preux (extrait) - manuscrit BNF-Arsenal (1487)


Tapisserie des Preux (XVe Siècle) - Château de Culan (Cher)



Participation amicale et rédacteur : Herald Dick

Les Neuf Preux, un idéal de chevalerie : Charlemagne (2nde partie)

Charlemagne, ou plus exactement :  Charles 1er le Grand (~742/747-814) fut successivement roi des Francs, des Lombards, empereur d'Occident de la dynastie carolingienne. Fils ainé de Pépin le Bref, il règne seul (en 771) à la mort de son frère Carloman. Vainqueur des Lombards, il devient le maître du nord de l'Italie en 774. Il crée le royaume d'Aquitaine, soumet la Bavière, les Frisons, la Pannonie et les Saxons au terme d'une lutte de plus de trente ans. Après avoir échoué dans la reconquête de l'Espagne musulmane, il établit une zone de sécurité au sud des Pyrénées : la marche d'Espagne ; il fera de même pour la Bretagne. Le jour de Noël 800, il est couronné empereur des Romains par le pape. Il établit sa résidence à Aix la Chapelle et administre son empire par le biais de comtes et d'évêques, initiant ainsi les bases du système féodal. Il est à l'origine d'une véritable renaissance culturelle plusieurs siècles après la chute de l'Empire Romain.  Il s'entoure de lettrés comme Alcuin qui sera son biographe, et crée une école du palais. Il favorise les ateliers d'art dans les monastères et le développement du christianisme. Il échangera aussi beaucoup politiquement et culturellement avec l'Orient. En 813, il fait couronner son fils : Louis le Pieux qui lui succédera en 814.
Personnage devenu rapidement légendaire, Charlemagne sera le héros de nombreuses chansons de geste et glorifié comme un exemple pour la chevalerie au sens le plus noble et pas seulement comme chef de guerre.

Poursuivons l'exploration de ce thème ,
et du deuxième nommé des Trois Preux Chrétiens :
Charlemagne


Troisième cas : parti , à dextre mi-parti (d'or) à l'aigle bicéphale de sable
(becquée, languée, armée, de gueules),
à senestre : de France, mais période "moderne" (d'azur à trois fleur de lis d'or)



Ingeram Codex (Autriche)


Gravure du Maître aux Banderoles (extrait)
origine : Pays-Bas / British Museum - Londres



Détail d'une tapisserie rhénane (~1480-1490) - 
Bâle (Suisse)


-o-
Variante n°1 : les armes de France avec une bordure componnée
 d'argent et de gueules, à l'instar du Duché de Bourgogne.

Armorial de l'Abbé Ulrich Rösch (1480)
Abbaye de St.Gall (Suisse)


-o-
Variante n°2 : l'aigle passe à senestre, 
les fleur de lis à dextre :

Manuscrit BSB-Cod.icon.392 (extrait)
BSB Munich - Bavière


-o-
Variante n°3 : l'aigle bicéphale revient à dextre, mais entière.

Armorial Sammelband (Bavière)
  5e livre du manuscrit



L'Histoire des Neuf Preux... (extrait)
manuscrit fr. 12598 - BNF



-o-
Variante n°4 : dans le parti, les deux côtés sont mi-partis
on ne voit qu'une demie-aigle, ainsi qu'une fleur de lis entière et une demie.

Fresque du château de
 Manta (Italie) - détail


Peinture murale du XVIe siècle - château d'Anjony (Cantal) - détail


Le Triomphe des Neuf Preux (extrait) - manuscrit BNF-Arsenal (1487)


O Livro do Armeiro Mor (Portugal - 1509)


-o-
Variante n°5 : un cas atypique : un écartelé
mais toujours les mêmes figures ...

Recueil historique et héraldique 
(manuscrit fr. 5930 -  BNF)




Participation amicale et rédacteur : Herald Dick

Les Neuf Preux, un idéal de chevalerie : Charlemagne (1ère partie)


Le thème des Neuf Preux apparaît sous la plume du Lorrain Jacques de Longuyon en 1312 dans les Voeux du Paon, un roman de chevalerie écrit en vers.  L'auteur du roman regroupe parmi ses personnages des héros nés à des époques très différentes : trois personnages de l'Antiquité grecque et romaine (Hector, Alexandre le Grand et Jules César),  trois personnages de la Bible (Josué, David et Judas Maccabée), et trois personnages incarnant le merveilleux chrétien du Moyen âge (Arthur, roi de Bretagne, Charlemagne, et Godefroy de Bouillon, héros de la 1ère Croisade). Les Neuf Preux incarnent l'idéal chevaleresque entre le XIVe et le XVIIe siècles. La tradition leur attribue des armoiries. Les hérauts d'armes, enlumineurs et un grand nombre d'artistes les ont représentés massivement dans tous les arts et à toutes les époques..

Pour poursuivre l'exploration de ce thème ,
voici le deuxième nommé des Trois Preux Chrétiens :
Charlemagne

Après David, que nous avons découvert il y a quelques semaines, c'est le personnage
le plus constant dans les blasonnements, et quelque soit l'origine des armoriaux
ou des œuvres d'art le représentant . Le concept est simple : Charlemagne est
considéré comme le "père" à la fois des nations germanique et française :
donc on a accolé les armes de France et du Saint Empire, même si bien sûr
ces armes ne sont vraiment apparues qu'au XIIe siècle , soit 300 ans après son décès !

C'est donc par les détails purement héraldiques, que nous allons établir un classement :

Premier cas : parti , à dextre mi-parti (d'or) à l'aigle bicéphale de sable
(becquée, languée, armée, diademmée de gueules),
à senestre : de France, période capétienne (d'azur semé de fleur de lis d'or)

Armorial Sammelband (Bavière)
1er livre du manuscrit


Le Blason des Armoiries - Jérôme de Bara 


Le Chevalier errant - détail
(manuscrit fr. 12559 -  BNF)


Manuscrit cod. A 45 (extrait)
Burgerbibliothek - Berne (Suisse)


Gravure de Hans Burgkmair (~1516/1519) - détail
Hzg Anton Ulrich Museum - Braunschweig (Allemagne)


Les Trois Preux Chrétiens - gravure sur bois (extrait)
réf. : EA-16 / BNF


-o-
Variante n°1 : les fleurs de lis de France sont incluses dans
un très étrange fretté de gueules !
(semble spécifique à la Bavière)

Armorial Wernigeroder (Allemagne)


Armorial de Grünenberg (Allemagne)


-o-
Variante n°2 : la France passe à dextre et
l'aigle bicéphale est entière à senestre

Armorial Le Breton



-o-
J'ai trouvé un deuxième cas où, seules, les armes du Saint Empire sont attribuées,
plus de fleurs de lis :

tapisserie d'Aubusson , première moitié du 16e siècle
(en vente chez Christies - Londres)




Participation amicale et rédacteur : Herald Dick

FACEBOOK

Héraldique européenne et l'ensemble de mes blogs associés ont maintenant leur page Facebook officielle.
Retrouvez toute l'actualité de mes blogs à l'adresse suivante :

https://www.facebook.com/pages/Héraldique-européenne/602489059772729

Arnaud BUNEL

 

YOUTUBE

Héraldique européenne et l'ensemble de mes blogs associés ont maintenant leur chaine Youtube officielle.
Retrouvez toute mes vidéos héraldiques à l'adresse suivante :

https://www.youtube.com/channel/UCJYgvdR-bYPaz3jTBbPhT6g

Arnaud BUNEL